25 septembre, 2006

L'évangile de Judas Iscariote(220-300 a.p. Jésus Christ pour la retranscription retrouvée, année originale...??)

Que pensez-vous du dernier évangile décripté cette année, en Suisse. L'histoire de ce manuscrit est passionnante, par ces nouveaux éléments ammenés et la nouvelle image de Judas(sauf pour le premier, évangile de marc, où l'antisémytisme est absent). Un des nouveaux éléments intéressants, c'est la personnification de Jésus, qui apparaît aux apôtres sous forme d'enfant. Rappellez-vous que tout au long de l'histoire, les maîtres donnèrent un enseignement différent à leurs disciples proches versus le message général véhiculé ou dédié à la masse populaire.

1 commentaire:

Alexandre a dit...

L'Évangile de Judas est un manuscrit en papyrus de 26 pages écrit en copte dialectal, datant du IIIe siècle ou du IVe siècle (220-340 après J-C). Il fait partie d'un codex d'une soixantaine de feuillets (entre 62 et 66 suivant les sources) appelé « Codex de Tchacos », contenant aussi deux textes apocryphes : l'Épître de Pierre à Philippe et la Première Apocalypse de Jacques, qui se trouvent aussi dans les manuscrits de Nag Hammadi. Ce codex a été vraisemblablement découvert en 1978, dans les sables du désert égyptien près de El Minya.

Cet évangile a été composé dans la première moitié du IIe siècle et est en fait une traduction copte d'un texte grec plus vieux encore. Saint Irénée, évêque de Lyon, successeur de Saint Pothin, en fait mention à la fin du IIe siècle dans son ouvrage « Contre les hérésies » (livre 1, chapitre 31, alinéa 1) : l'évangile de Judas y est attribué à la secte gnostique des Caïnites et considéré comme apocryphe.

Le manuscrit demeura dans un coffre-fort de la Citybank de Long Island, près de New York, aux États-Unis d'Amérique pendant plus de seize ans, ce qui en détériora malheureusement la conservation. Il fut ensuite acquis par une fondation suisse en 2001, la Fondation Maecenas pour l'art ancien, qui le restaura, le traduisit et procéda à divers tests d'authentification, dont la datation au carbone 14.

Le texte présente une interprétation originale de la trahison de Jésus par Judas, un de ses apôtres. En dénonçant Jésus, il serait le seul de ses disciples a avoir vraiment compris le message qu’il voulait véhiculer. Disciple bien aimé de Jésus, il aurait eu la plus difficile des missions à accomplir : le livrer aux Romains. En agissant ainsi, il aurait donc suivi une demande de ce dernier, qui lui permit de faire le sacrifice ultime pour la rédemption du monde.

Parmi les récits de la vie de Jésus qui circulaient dans les milieux chrétiens au deuxième siècle, quatre étaient reçus partout comme "authentiques", c'est à dire conformes à l'enseignement des apôtres : les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean: cet usage semble être attesté déjà à la fin du second siècle dans le Fragment de Muratori.

Toutefois, d'autres évangiles sont parvenus jusqu'à nous : ceux de Philippe, Pierre, Barthélemy et Thomas, ainsi que l'Évangile de Marie-Madeleine. Il existe en tout quatorze évangiles apocryphes.

L'Évangile de Judas a été publié en 2006, par National Geographic et exposé à Washington avant de retourner définitivement au musée copte égyptien du Caire. Le lancement du texte intégral, à Pâques 2006, a été accompagné par des ouvrages grand public racontant l'histoire de la découverte de l'œuvre.

On peut noter le jugement d'Épiphane de Salamine qui, dans son Panarion (1,31), affirme que cet "évangile" fait partie des écritures de la secte gnostique des Caïnites. Il réagit à l'apologie que cet écrit fait de Judas en s'appuyant sur le texte des évangiles canoniques, eux-mêmes fondés sur une lecture prophétique de l'Ancien Testament. Or, certains gnostiques avaient précisément comme règle herméneutique de détacher le Nouveau Testament de ses racines juives. C'est certainement le cas de l'évangile de Judas : en justifiant Judas, ils mettent à mal tout ce que les chrétiens ont compris du drame de l'apôtre à partir de leur méditation des livres prophétiques et des psaumes. C'est pourquoi le caractère chrétien de l'Évangile de Judas est contesté.

Cependant, il ne faut pas oublier que Judas, d'après tous les évangiles chrétiens et apocryphes, a joué un rôle décisif dans le déroulement de la Crucifixion, et donc au niveau de la réflexion théologique, il est légitime que l'on se pose la question de la sanction de sa participation à cet événement fondamental du Christianisme.